2012 : L’année du déblocage pour le site grenoblois ?

Le site grenoblois a vécu ces dernières années d’éprouvants et stériles bras de fer autour de son avenir. Les équipes dirigeant universités et écoles du site nous ont donné l’image d’un antagonisme entre nos établissements qui ne traduit en rien la réalité de notre travail quotidien, où nous collaborons tant sur les problématiques de recherche que d’enseignement ; et où les enjeux et les moyens à mettre en œuvre ne se cantonnent jamais à un seul de nos établissements.

Certes, le contexte d’incertitude créé par la marche forcée de réformes gouvernementales, allié aux difficultés budgétaires qui y sont associées, a participé de ce repli sur soi de nos établissements. Mais c’est surtout la méfiance réciproque entre nos équipes dirigeantes qui a rendu extrêmement difficile l’entente entre les établissements et a mis à mal les services interuniversitaires existants, et rendu difficile la vie de tous.

Malgré cet antagonisme de nos dirigeants et grâce au travail commun des personnels, le site a malgré tout progressé sur certains points. Le collège doctoral unique, même s’il chapeaute des collèges doctoraux distincts pour les établissements, est maintenant une réalité, et depuis la rentrée c’est bien le PRES Université de Grenoble qui délivre les diplômes de docteur. Ce même PRES a établi son contrat quinquennal avec l’État. Il n’a pas encore les compétences inter-universitaires étendues et la gouvernance que nous souhaiterions lui voir, mais il permet déjà la mise en place de nouveaux projets.

Dans les mois qui viennent, les personnels des différentes universités vont être appelés à renouveler leurs trois conseils (CA, CS, CEVU) et amener de nouvelles équipes à la présidence de leur établissement. Cela a déjà commencé avec Grenoble INP le mois dernier. Les résultats y sont encourageants pour ceux qui souhaitent un changement de cap pour Grenoble, puisque l’équipe sortante y est largement battue.

Nous mettrons tout en œuvre pour que les nouvelles équipes arrivant à la présidence des établissements réalisent à quel point l’intérêt de nos établissements est convergent. Car nous sommes convaincus qu’il est possible de bâtir sur les site un établissement d’enseignement supérieur et de recherche unique doté d’une gouvernance démocratique forte, garante des spécificités de chacun, qui traduise le quotidien de notre travail en commun.

Après l’empilement de structures opaques de ces dernières années, il est indispensable que ce futur établissement soit le cadre de réelles prises de décisions démocratiques, avec une implication forte des personnels. Cela est important d’une part pour assurer des conditions de travail de qualité  tous les personnels, et en particulier les plus précaires, qui doivent bénéficier de toutes les avancées obtenues sur le plan national. Cela est important aussi pour que la politique scientifique soit celle de la coopération et non de la compétition et que tous les champs de la connaissance y soient représentés. C’est important enfin pour définir des objectifs ambitieux en terme d’enseignement, à la hauteur des défis de notre époque.