Recomposition du paysage ESR : le Sgen-CFDT s’inquiète

Une déclaration du Sgen-CFDT au CNESER du 18 septembre 2017. Par Christine Barralis, Stéphanie Benoist et Vincent Poirriez.

recomposition paysage ESR - COMUEs - Le Sgen-CFDT exprime ses inquiétudesRecomposition du paysage ESR et COMUES : rien ne va plus

Le Sgen-CFDT demande qu’en cette rentrée 2017, les établissements et les représentants du personnel soient mieux informés des évolutions prévues par le gouvernement en matière de recomposition du paysage de l’ESR et en particulier sur la révision des statuts de certaines COMUEs.

Nos inquiétudes sur les évolutions envisagées.

Depuis le mois de juin 2017, et les déclarations de la ministre concernant l’éventualité d’un assouplissement du cadre statutaire des regroupements d’établissements (création de nouveaux types d’établissements), certains dirigeants d’établissements font des annonces sans aucune concertation, génératrices d’instabilité dans les établissements et d’angoisse chez leurs personnels. Nous nous inquiétons ainsi par exemple des annonces faites dans la presse le 12 septembre par le président de l’université de Bourgogne, qui exprime son souhait de faire fusionner les deux universités de Bourgogne et de Franche-Comté et l’université technologique de Belfort-Montbéliard. Sa déclaration survient sans aucun débat préalable au sein de ces établissements, et ne peut que susciter la sidération.

Des annonces sans aucune concertation

Une même sidération qui a saisi également les personnels de l’université Paris 5 en apprenant que la présidente de Paris 7 venait d’annoncer officiellement à ses personnels, début septembre, que Paris 5 et Paris 7 allaient fusionner avec Sciences Po Paris, dans un périmètre donc tout à fait différent de la fusion votée dans leurs CA respectifs en juin dernier, et préparée jusque là par des groupes de travail. Cette annonce, faite là encore sans consultation préalable de la communauté universitaire, ni même des CA des établissements, est symptomatique d’un double fléau qui frappe à l’heure actuelle les universités : d’une part, la précipitation excessive à changer les cadres des établissements, sans réflexion politique sur les conséquences de cette instabilité et sans laisser le temps aux regroupements actuels de faire leurs preuves et, d’autre part, la tendance de nombre de présidents d’universités à considérer qu’ils sont seuls maîtres à bord, oubliant que ce n’est pas eux qui sont dépositaires du pouvoir décisionnel, mais leurs conseils d’administration, et qu’aucune politique ne peut être efficace et appliquée dans de bonnes conditions si les personnels n’y sont pas fortement associés.

Nous rappelons que, pour être réussie, une fusion demande du temps, de la concertation, une volonté commune et une implication forte des personnels des établissements. À vouloir ramer seul, le capitaine ne peut qu’envoyer son vaisseau se fracasser sur les premiers obstacles venus.

Pour contacter les élus CFDT et Sgen-CFDT du CNESER : suprecherche@sgen.cfdt.fr