Enquête Télétravail dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche

En octobre 2018, le Sgen-CFDT a lancé une enquête sur le télétravail auprès des personnels BIATSS. Voici les premiers résultats.

Dans sa Lettre-Campus du mois d’octobre 2018, diffusée par mail auprès de l’ensemble des personnels de l’ESR, le Sgen-CFDT a lancé une enquête sur le télétravail auprès des personnels BIATSS.
Le questionnaire portait d’une part sur le retour d’expérience des agents qui l’exercent déjà, et d’autre part sur les attentes de ceux qui exercent dans des établissements où il n’est pas encore mis en place.

1191 agents y ont répondu entre le 15 octobre et le 13 novembre 2018.

Les répondants à l’enquête

1191 agents  ont répondu au questionnaire entre le 15 octobre et le 13 novembre 2018, répartis entre :

  • Personnels de la filière ITRF : 51%
  • Personnels de la filière administrative : 20%
  • Personnels des bibliothèques : 15%
  • Personnels de la filière ITA : 15%

– 2/3  des répondants sont des femmes.
– 34% exercent dans un établissement où le télétravail est mis en œuvre, et parmi eux, 65% le pratiquent.
– Ils télétravaillent en moyenne 1,2  jour par semaine, et quasiment tous à leur domicile (96%).

Que pensent du télétravail ceux qui le pratiquent ?

Ils apprécient  massivement de passer moins de temps dans les  transports, de travailler au calme, et de mieux articuler leurs temps de vie personnelle et de vie professionnelle.

Mais pour plus d’un tiers d’entre eux, le télétravail est un aussi moyen d’échapper à un environnement professionnel insatisfaisant.

Question : ce que j’apprécie dans le télétravail

Ils ne sentent pas isolés et le contact avec leur environnement professionnel ne se relâche pas. En revanche la participation à la vie de leur service est un peu plus compliquée.

Question : ce que je n’apprécie pas dans le télétravail

ET CEUX QUI NE LE PRATIQUENT PAS ?

Une très large majorité des répondants (90%) souhaiterait avoir accès au télétravail.

Ils en attendent les mêmes avantages que ceux qui le pratiquent : réduction du temps de transport (89%), travail au calme (88%) et meilleure articulation des temps de vie (86%).

Les  répondants qui ne souhaitent pas le pratiquer craignent en majorité l’isolement professionnel  (57%) : le contact quotidien avec leur environnement leur manquerait (71%) et ils redoutent de perdre le lien avec leur service (64%). La moitié d’entre eux (51%) s’inquiéterait de voir son travail empiéter sur sa vie personnelle.

Premières analyses

Le travail d’approfondissement sur ces données d’enquête pour en affiner les résultats et enrichir la réflexion sur ce sujet sera réalisé. Pour autant, quelques grandes lignes se dessinent déjà :

  1. Les personnels BIATSS de l’ESR sont largement favorables à ce qu’on leur offre la possibilité de télétravailler
  2. Le principal avantage qu’ils y voient est un gain en qualité de vie (moins de temps de transport et un espace de travail au calme)
  3. Le télétravail est parfois envisagé comme réponse à une situation professionnelle dégradée.

Parce que cette enquête confirme que l’accès au télétravail correspond à une réelle attente des agents, le Sgen-CFDT milite pour qu’il soit mis en œuvre dans tout le périmètre de l’enseignement supérieur et de la recherche (donc y compris les CROUS), en application des décrets de 2016 et de l’arrêté de 2017.

Rappelons-le, le télétravail ne peut s’exercer qu’à la demande de l’agent. Le fait que cette procédure soit  mise en place n’oblige en rien ceux qui ne le souhaitent pas à télétravailler.  Elle en donne simplement le droit aux autres.

Pour autant, le Sgen-CFDT est aussi conscient des dérives qui peuvent résulter d’une mauvaise mise en oeuvre du dispositif. L’encadrement et le suivi du télétravail doivent permettre d’identifier, de prévenir et de corriger les risques liés à son exercice : isolement professionnel, mise à l’écart du collectif de travail, recours au télétravail pour remédier à une situation de travail dégradée, etc. Nous revendiquons également pour les agents qui entrent dans ce dispositif  l’encadrement du temps de travail, la préservation de l’équilibre entre les temps de vie personnelle et professionnelle,  et bien sûr le droit à la déconnexion.

C’est pourquoi nos élu·es et mandaté·es militent pour que les modalités de cadrage et de suivi soient élaborées au sein des Comités techniques et les CHSCT, et que les possibilités offertes par cette nouvelle disposition s’accompagnent de toutes les garanties de qualité de vie au travail pour les agents.