Conseil Supérieur de l'Éducation du 19 décembre : déclaration liminaire des représentants du Sgen-CFDT. Épreuves communes de Contrôle Continu (E3C), rénovation du livret scolaire, voie professionnelle...
Conseil Supérieur de l’Éducation du 19 décembre 2019
Déclaration liminaire du Sgen-CFDT
C’est la question des apprentissages et de leur évaluation qui servira de fil rouge à la déclaration liminaire du Sgen-CFDT.
Les E3C ne constituent ni un point d’équilibre, ni un consensus, mais un point de tension…
Aujourd’hui, dans ce Conseil Supérieur de l’Éducation, nous allons débattre une fois de plus du baccalauréat, cette fois-ci au travers d’un projet de décret sur la fraude aux Epreuves communes de Contrôle Continu (E3C). Encore une fois ce sera pour débattre procédure et contraintes plutôt que de débattre des objectifs et du sens à donner à cette évaluation : ce projet cherche à résoudre les problèmes de fraude sur le modèle de l’actuelle épreuve terminale : en renvoyant la responsabilité de la sanction au Recteur.
Le Sgen-CFDT le redit donc aussi une fois de plus : les E3C ne constituent ni un point d’équilibre, ni un consensus, mais un point de tension. En effet c’est bien la logique de l’épreuve terminale (et donc d’une évaluation sommative) qui l’emporte sur celle de l’évaluation formative dans ces E3C. Un symptôme caractéristique : de nombreux E3C blancs sont ou vont être organisés dans les lycées.
Renoncer purement et simplement aux E3C pour retrouver les objectifs initiaux de la réforme…
Pour le Sgen-CFDT, il est urgent pourtant de retrouver les objectifs initiaux de cette réforme : alléger et simplifier l’évaluation sinon le bac 2021 contiendra 18 épreuves, alors que l’ancien (dernière session en 2020) en contenait « seulement » 10 : tout ça pour ça !
Pour le Sgen-CFDT il faut donc renoncer purement et simplement aux E3C et ainsi cesser de se préoccuper des modalités de ces évaluations pour redonner du temps aux apprentissages et accompagner les élèves dans la perspective du post-bac.
Rénovation du livret scolaire : le document présenté privilégie la procédure au détriment du sens.
A propos de post-bac le point suivant à l’ordre du jour porte sur la rénovation du livret scolaire et ne s’inscrit pas dans un des objectifs majeurs de la réforme, celui d’« améliorer le continuum bac-3/bac+3 ». Or il aurait pu et il pourrait encore. La loi ORE offrait des perspectives concrètes de restructuration de ce livret pour qu’il devienne un outil utile à Parcoursup, une « fiche devenir » pour guider les élèves dans leur parcours au lycée, avec des compétences à travailler en cohérence avec les attendus des diverses filières du supérieur.
Ce livret scolaire aurait dû être l’occasion de donner du sens au contenu des enseignements, de donner des repères aux élèves au moment des choix de spécialités, notamment en fin de première pour décider laquelle ne sera pas poursuivie, et lesquelles seront approfondies dans la perspective d’une poursuite d’études.
Le Sgen-CFDT ne peut que déplorer que le ministère ait choisi de juxtaposer plusieurs logiques, celle de la fiche avenir uniquement basée sur les notes (malgré 4 grandes compétences générales que de nombreuses équipes ont eu du mal à identifier dans leur travail au quotidien comme l’autonomie…) et celle de réécrire les livrets selon les anciens modèles pour aider aux décisions des jurys du Bac. Pourtant là encore, un arbitrage de bon sens est possible : remplacer la fiche avenir par le livret scolaire, qui constituerait alors le seul et unique document récapitulatif du parcours de l’élève lors de son cycle terminal, utile à son orientation mais aussi à l’obtention de son bac. Alors les discussions sur les formulations des compétences seraient pertinentes. Malheureusement, le document présenté reconduit l’usage du bac précédent en le complexifiant, privilégie la procédure au détriment du sens.
Voie professionnelle : des projets de programmes déconnectés de toute précisions sur les modalités d’évaluation
Concernant la voie professionnelle enfin, là encore le Sgen-CFDT aura du mal à approuver les projets de programmes présentés, qui sont pour l‘instant déconnectés de toute précision sur les modalités d’évaluation, qui ne disent rien de la co-intervention, et alors qu’aucun arbitrage sur le maintien ou pas des CAP et BEP en diplôme intermédiaire n’a été fait.