Au-delà de l’échec de l’Idex : construire ensemble une université ambitieuse et démocratique

Le projet envoyé par nos établissements dans le cadre des Initiatives d'excellence (Idex) n'a pas été retenu au terme du premier tour de sélection, le point de vue du Sgen sur ce projet et le processus.

Communiqué commun Sgen-CFDTSPEA-CFDT (la CFDT au CEA, à l’ESRF, à l’ILL et à l’IRAM) — UNSA du 4 juillet 2011

Voir aussi le précédent communiqué du 13 avril 2011

Le projet envoyé par nos établissements dans le cadre des Initiatives d’excellence (Idex) n’a pas été retenu au terme du premier tour de sélection.

Nous aurions pu espérer qu’à l’occasion d’un appel d’offres censé structurer la recherche française, les établissements de notre site aient à coeur de définir un projet réellement fédérateur pour l’ensemble de ses personnels. Apparemment, en dépit de la qualité scientifique indéniable du projet grenoblois, les timides avancées en matière de gouvernance et de fusion à moyen terme des établissements alpins n’ont pas convaincu le jury international. Alors que le PRES « Université de Grenoble » s’enlise jour après jour, cet échec risque de freiner encore plus le projet que nous défendons, à savoir construire ensemble l’avenir de notre site alpin (Grenoble et Savoies).

Le processus d’élaboration du projet « GUI+ », avec les contraintes imposées par le calendrier sciemment intenable des « Investissements d’avenir », n’avait que peu de chances d’aboutir à un projet impliquant l’ensemble de notre communauté. En effet, seules quelques personnes ont participé à son écriture, dans la plus grande opacité. Et, loin de chercher à corriger cette coupure entre la communauté et un noyau de décideurs, le projet proposait de le faire perdurer en ne prévoyant aucune instance démocratique ou relais permettant transparence et responsabilité vis-à-vis des personnels dans la fondation chargée de piloter l’Idex.

L’atmosphère actuelle ne s’y prêtait pas non plus : l’« excellence » scientifique par la compétition effrénée nie la réalité collaborative de la recherche, qui est la réalité de notre travail quotidien. Et le projet grenoblois, plutôt que de se baser sur le vécu des acteurs locaux de la recherche et de l’enseignement supérieur, se pliait aux incitations gouvernementales, proposant par exemple de définir un contingent de personnels « supérieurs » aux autres, en nombre prédéfini, bénéficiant de privilèges pécuniaires.

Malgré nos nombreuses critiques sur le fond, nous ne pouvons qu’être affectés par cet échec, dommageable pour nos recherches et nos formations, qui ne bénéficieront pas du coup de pouce financier de l’Idex. Nous estimons urgent de rebondir, afin de faire vivre notre ambition de travailler ensemble à l’échelle du site. Il importe que nous ne nous laissions pas diviser et regrouper de façon disparate autour des quelques « projets d’excellence » (Labex, Equipex, …) retenus sur le site.

C’est pourquoi la CFDT et l’UNSA souhaitent que cette occasion manquée, plutôt que d’accélérer le repli sur soi des établissements du site, soit l’occasion de remettre les personnels au coeur d’un processus de convergence vers une véritable Université unique. Un projet qui a une envergure et un impact potentiel sur la qualité de notre travail autrement plus enthousiasmant que le projet Idex et la dizaine de thématiques qu’il ciblait.