L’élection du nouveau président du PRES « Université de Grenoble » a été, à l’unanimité, repoussée pour avoir lieu après les élections aux conseils dans les universités du site. Les élus représentants les enseignants-chercheurs, chercheurs et enseignants ont néanmoins souhaité s’exprimer sur leurs attentes auprès des candidats déclarés et futurs.
Lors de la construction du PRES «Université de Grenoble », l’engagement de sa disparition en décembre 2011 avait été pris, l’EPCS ayant vocation à être remplacé par un établissement universitaire unique de plein droit et de plein exercice, réunissant les établissements universitaires du site dans le respect des disciplines et des communautés d’enseignements ou de recherche existantes. Cet engagement n’a malheureusement pas été respecté.
Chacun sait que les progrès réalisés depuis 4 ans au niveau interuniversitaire sont limités : Ecole doctorale de site, Opération Campus. Et nul ne peut ignorer les échecs qui ont jalonné ces années, dont le plus cuisant est sans nul doute celui de l’IDEX (et ce quoi qu’on puisse penser de la démarche du grand emprunt), traduction publique d’une part des rivalités entre établissements universitaires fondateurs du PRES, d’autre part de la difficulté de réunir en une seule structure des établissements publics aux missions variées (et parfois des établissements relevant du droit privé).
En ce début de contrat quinquennal d’établissement, et alors que les conseils des établissements fondateurs du PRES sont actuellement en cours de renouvellement, les élus représentant les personnels enseignants-chercheurs, chercheurs et enseignants au Conseil d’Administration du PRES «Université de Grenoble » réaffirment leur engagement pour la construction d’une véritable université pluridisciplinaire et de plein exercice sur l’académie de Grenoble, qui devra préserver les caractéristiques disciplinaires, culturelles et territoriales des universités actuelles. Une université dont le statut reste à définir, dont la création à l’horizon 2014 est programmée dans le contrat quinquennal du PRES, signé par tous les présidents et chefs d’établissements.
Le scénario de la période antérieure ne peut pas, ne doit pas se reproduire. Les personnels sont attentifs au (manque de) respect des engagements pris, et ils ne sont pas les seuls.
Le calendrier indiqué dans le contrat quinquennal du PRES prévoit la mise en place de groupes de travail dès l’automne prochain : pour respecter ce calendrier, nous n’avons pas d’autre choix que de nous mettre au travail sans tarder, avant l’été. Un travail qui ne devra plus se limiter aux équipes présidentielles et à leurs experts, mais impliquer également – enfin ! – personnels de toute catégorie et étudiants, dans la plus grande transparence.
Les élus représentant les personnels enseignants-chercheurs, chercheurs et enseignants au Conseil d’Administration du PRES «Université de Grenoble » interpellent aujourd’hui les candidats à la présidence du PRES, à qui ils veulent rappeler les orientations sur lesquelles ils ont été élus, et sur lesquelles ils leur demandent de se positionner avant l’élection du président du PRES :
- Le rôle central de l’université dans le service public d’enseignement supérieur
Les universités doivent garder toutes leurs prérogatives, notamment toutes leurs compétences de formation de la licence à la compétence doctorale, afin d’éviter les coupures entre formation recherche et entre cycles de formation. Parce que, conformément à la loi, les établissements d’enseignement supérieur privé ne peuvent en aucun cas prendre le titre d’université, nous défendons le principe qui veut que les établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche, qui seuls peuvent prétendre au titre d’université, conservent le monopole de la collation des grades.
- La notion d’excellence
Alors que, l’actualité récente l’a montré, certains utilisent cette notion pour exclure, nous estimons que la recherche de l’excellence en matière de formation et de recherche doit bénéficier à l’ensemble de nos étudiants et à l’ensemble des disciplines présentes ou à venir sur nos sites. Et que les plus forts aujourd’hui doivent aider les autres à devenir tout aussi forts demain.
- La gouvernance
La gouvernance du PRES ne peut être poursuivie dans un cadre qui n’autorise que très peu l’écoute des personnels des établissements concernés. Nous demandons que soient mises en place, au plus vite, des modalités permettant l’éclosion de groupes de travail des différents acteurs universitaires, groupes qui devront mener à bien la réflexion conduisant à la véritable université envisagée.
- Statuts du PRES
Les statuts actuels, avec en particulier la règle de l’unanimité, ne sont pas pour rien dans les échecs des dernières années. Des échecs dont on peut dire, d’une certaine façon, qu’ils étaient programmés par la nature même de ces statuts. Toute évolution du PRES doit passer par une modification de ces statuts dans les plus brefs délais, avec pour objectif d’en améliorer et d’en garantir le fonctionnement démocratique.
- Les services interuniversitaires
Au cœur du PRES, les services interuniversitaires doivent être gérés et contrôlés dans la clarté des conseils ad hoc, et les moyens mis à disposition doivent permettre leur fonctionnement au service des étudiants et des personnels. Il faut en finir avec les discussions de marchands de tapis entre les établissements qui ont marqué les premières années du PRES.
- Les personnels
Nos collègues BIATOS – mais le risque existe également pour nous-mêmes – souffrent des différences de conditions et de contrats de travail, alors qu’ils réalisent des tâches comparables, par le simple fait de dépendre d’établissements différents. Nous réclamons une meilleure cohérence (et par le haut) des conditions et des contrats de travail. Ceci concerne en particulier les contractuels, qui sont parfois « baladés » d’un établissement à un autre…