2000 postes manquants dans les Bibliothèques Universitaires, selon l’ADBU

A la lecture du rapport de l'ADBU sur les bibliothèques universitaires françaises, il est légitime de s'interroger sur le manque de postes en BU et ses conséquences sur les conditions de travail des personnels des bibliothèques.

ADBU Sgen-CFDT

En mars 2018, l’Association des Directeurs et personnels de direction des Bibliothèques Universitaires et de la documentation (ADBU) a publié un rapport intitulé « Étude des indicateurs européens : la situation des bibliothèques universitaires françaises par rapport aux autres pays européens * ».

Une partie de ce rapport porte sur les ressources humaines dans les BU françaises. Ont été pris en compte dans cette étude les titulaires et les contractuels étudiants embauchés pour travailler le soir et les week-ends.

En France : une situation dégradée en terme d’emplois

Les constats faits par le directeur de l’ADBU, Christophe Pérales, sont nets :

La  France présente un ratio de 3,8 ETP (équivalents temps plein) pour 1000 étudiants alors qu’il est de 5 ETP dans les pays voisins (étude portant sur 13 pays européens).
Par ailleurs le nombre croissant d’étudiants (+8,8 % sur 2013-2016) n’est pas compensé par l’augmentation de 2,3 % des ETP sur la même période.
Ainsi la croissance de la population étudiante s’accompagne d’une dégradation de la qualité de l’encadrement.

Une des origines du problème est l’idée d’une grande substitution du papier par le numérique, ce qui est un mythe. (C. Pérales)

L’arrivée de la documentation numérique pourrait laisser penser à une économie facile de postes. Or les bibliothèques universitaires doivent continuer à gérer le circuit des documents imprimés et, en parallèle, les achats et le traitement de supports numériques.

Autre point sensible : l’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques universitaires

Les bibliothèques universitaires sont supposées ouvrir davantage pour répondre à la demande du public, ce que permet la démarche d’appels à projet. C’est un des facteurs de la réussite étudiante. Comme l’a montré l’enquête du Sgen CFDT, les personnels des bibliothèques jouent le jeu et acceptent l’augmentation de l’amplitude horaire.

Néanmoins se pose  la question de la gestion des ressources humaines et du travail des agents : comment ouvrir sur une plus grande amplitude horaire sans personnel supplémentaire ? Au delà du casse-tête pour la réalisation des plannings, l’impact sur les conditions de travail des agents doit être regardé de près.

 Il n’y aura pas d’autre solution que de créer des postes (C. Pérales)

La CFDT revendique des créations de postes dans la filière Bib pour permettre d’améliorer la qualité de service offert au public tout en préservant les conditions de travail des agents.

 Pour aller plus loin :