Ponction dans le budget 2020 : une stratégie socialement explosive dans les universités

Un amendement présenté par les députés UDI, Agir et Indépendants a pour objectif de ponctionner 20 millions d'euros aux universités pour les attribuer à BPIFrance. Etudiants des universités et personnels seront les premières victimes de ce tour de passe-passe budgétaire.

Le Sgen-CFDT et La FAGE font part de leur surprise et de leur colère à l’annonce du vote le 28 octobre par une majorité de parlementaires de l’amendement présenté par les députés UDI, Agir et Indépendants. Cet amendement a pour objectif de ponctionner 20 millions d’euros aux universités pour les attribuer à BPIFrance. Ce sont les étudiants des universités qui seront les premières victimes de ce  tour de passe-passe budgétaire ainsi que les conditions de travail des personnels. Le Sgen-CFDT et la FAGE demandent au gouvernement de revenir sur cet amendement au risque de provoquer une explosion sociale dans les universités.

Lors du débat parlementaire sur le projet de loi de finance 2020, les députés UDI, Agir et Indépendants se sont émus, à juste titre, de la baisse des montants alloués à BPIFrance et donc des moyens apportés aux entreprises innovantes. Si cette émotion est largement justifiée, la solution proposée par ces élus n’est pas acceptable. 

Pour rappel, la situation dans les universités est déjà plus que délétère : selon une étude réalisée par la Direction des études, de la prospective et de l’évaluation (DEPP) publiée cette semaine, la dépense par étudiants atteint aujourd’hui son plus bas niveau depuis 2008, et le projet de loi finance 2020 ne venait déjà pas renverser la tendance. Ponctionner le budget déjà largement insuffisant des universités de 20 millions d’euros pour les créditer à BPIFrance ne fera qu’accroître les difficultés des universités à accueillir dans de bonnes conditions des étudiants toujours plus nombreux, continuera de dégrader les conditions de travail des personnels, mettra encore plus en péril la mise en place des réformes comme celle sur les études de santé et bloquera encore plus la création de places dans les formations en tensions. 

Mais le plus surprenant est le soutien apporté par les députes LREM à cet amendement. En effet, il est en complète contradiction avec la politique affichée par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui vise à accompagner tous les étudiants, pour les faire réussir. Car cette décision se traduira bien souvent, dans les universités par l’augmentation du nombre d’étudiants dans les classes de travaux dirigés, de travaux pratiques, par le gel de recrutements, par la suppression de dispositifs d’accompagnement, …etc.

Le Sgen-CFDT et la FAGE attendent une réponse du gouvernement qui viendra marquer la considération qu’il accorde aux universités, aux étudiants de ces établissements et aux personnels qui  y travaillent.

Communiqué commun Sgen-CFDT et la FAGE