Migrants : la CFDT dénonce une politique inhumaine sans issue

Après la publication d’une circulaire du ministère de l’Intérieur instaurant de fait un tri entre réfugiés et migrants dans les centres d’hébergement, la CFDT interpelle le gouvernement sur l’impasse et les dérives de sa politique migratoire.

En voulant instituer un contrôle de la régularité du séjour jusque dans les centres d’hébergement, le ministère de l’Intérieur remet en cause l’accueil inconditionnel de toute personne en situation de détresse. Le mépris de ce principe qui fonde l’action des associations de lutte contre l’exclusion en France révèle une méconnaissance profonde du travail et de l’éthique des acteurs de la solidarité. Elle montre à quel point la politique migratoire s’enferme aujourd’hui dans une logique de surenchère. 

C’est cette même logique qui génère la brutalité de certaines pratiques répressives à l’égard des migrants. Au prétexte d’une dissuasion illusoire, on fait jouer aux forces de l’ordre un rôle problématique et même dégradant qui n’est pas le leur, sans diminuer la tension dans les zones de présence de migrants.

A terme, l’oubli de nos valeurs et obligations en matière de droits humains affaiblit la cohésion sociale de notre pays.  

Alors que tout le monde s’accorde à dire que le phénomène migratoire est une réalité durable, le gouvernement se contente ainsi de durcir la lutte contre l’immigration illégale : limiter les entrées, augmenter les expulsions, éviter les regroupements. Pour la CFDT, cette politique répressive plus incantatoire qu’efficace, ne fait que différer la formulation et l’organisation d’une politique migratoire dépassionnée, mesurée et cohérente, qui permettrait la mobilisation de tous les acteurs sociaux pour une prise en charge humaine et solidaire des migrants.