Lancement de la concertation « Expérimentation de la suppression de la qualification pour devenir MCF »

Lors du lancement du comité de suivi du protocole "rémunérations et carrières", la ministre a également abordé la concertation sur l’application de l’article 5 de la loi LPR, qui était passé en force, à la sauvette, et sans aucune consultation des organisations syndicales.

En effet, un amendement de la Loi Programmation de la Recherche (LPR) adopté par la commission mixte paritaire Assemblée Nationale-Sénat modifie le recrutement des enseignants-chercheurs. Les MCF habilités à diriger des recherches peuvent désormais devenir professeur sans être qualifié par le Conseil national des universités – CNU, uniquement sur une procédure locale. Et des dérogations seraient accordées à titre expérimental pour devenir MCF, là encore sans passer par une qualification par le CNU.

Lancement de la concertation "Expérimentation de la suppression de la qualification pour devenir MCF"

Un passage en force, à la sauvette, et sans aucune consultation des organisations syndicales

Le Sgen-CFDT avait dénoncé ce passage en force et obtenu le lancement d’une concertation. Si cette démarche ne peut en aucun cas remplacer un véritable dialogue social dès l’origine, nous jugeons essentiel d’y participer pour préserver ce qui nous paraît essentiel. Même si le fonctionnement des sections du CNU n’est pas toujours optimal et qu’il est possible d’améliorer les pratiques, supprimer la procédure de qualification, en particulier pour l’entrée dans la carrière, sans la moindre concertation, est inacceptable.

Quel contenu pour cette concertation ?

Cette concertation portera sur la problématique du recrutement des enseignants-chercheurs et les travaux concerneront les thèmes suivants :

  • Les conditions de l’expérimentation d’un recrutement de maître de conférences sans qualification,
  • La reconnaissance du doctorat et la valeur de l’habilitation à diriger des recherches,
  • Le rôle et le fonctionnement du Comité de sélection (COS),
  • Le rôle et le fonctionnement du Conseil national des universités (CNU),
  • Les conditions de l’expérimentation d’un recrutement de maître de conférences sans qualification (article 5 de la LPR),
  • L’évolution des voies d’accès au corps des professeurs d’université.

La ministre a nommé trois rapporteurs, qui vont mener les auditions et rédiger les rapports :

  • Fabienne Blaise, rectrice déléguée Esri du Grand Est,
  • Patrick Gilli, ancien président de l’Université Montpellier 3,
  • et Pierre Desbiolles, Igésr.

Ils devront notamment rencontrer :

  • les organisations représentatives des enseignants-chercheurs,
  • le bureau de la CPCNU,
  • et les conférences représentatives des établissements.

Le Sgen-CFDT défend les principes de transparence, d’équité, par un cadrage national, et une évaluation par les pairs, auxquels, entre autres, nous sommes attachés, en particulier pour l’entrée dans la carrière.