Un empilement de réformes !

Publié le samedi 19 avril

Le Conseil National de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche s'est réuni le 8 avril 2025. La délégation CFDT a alerté sur la fatigue des agents face à un empilement de réformes décidées dans la précipitation.

Pour la réforme de la formation initiale des enseignants, les années se suivent et malheureusement se ressemblent.
En septembre 2023, nous alertions déjà sur le calendrier intenable d’une réforme qui aurait dû entrer en vigueur un an plus tard.
En juillet 2024, la réforme n’était toujours pas prête, et la dissolution a heureusement interrompu sa mise en place.
Après dix mois sans concertation ni négociation, le gouvernement vient de relancer la réforme. Nous sommes cette fois ci un peu plus en avance, avec un examen en Conseil d’Etat aujourd’hui, qui sera suivi d’une série de groupes de travail de concertation. Nos collègues chargés de l’enseignement pour la formation initiale auront donc au mieux quelques semaines pour mettre en place cette formation. Nous le redisons : ça n’est pas normal.
Cette précipitation imposée est source d’une profonde souffrance au travail pour tous les collègues concernés.
Un récent rapport de l’IGESR comptait 12 réformes majeures de l’écosystème de la recherche depuis 2006. S’y ajoutent 4 réformes qui concernent uniquement l’enseignement, dont les 3 réformes de la formation initiale des enseignants. Celle ci sera la quatrième. On arrive à environ une réforme par an, tous les ans, depuis vingt ans.
Les collègues sont tous épuisés par cette instabilité permanente. 
Surtout, une réforme, ça n’est pas juste quelques pions qu’on déplace sur un tableau à Paris. Chacune représente aussi un travail, important, sur plusieurs années, pour les personnels qui sont chargés de la mettre en place localement : c’est forcément une charge de travail supplémentaire, pour des personnels qui sont tous déjà au delà du raisonnable sur ce point. C’est potentiellement une perte de sens, dans des métiers qui en ont énormément besoin. Cette succession de réformes mises en place dans la précipitation et sans concertation a abouti à un épuisement général et à de la souffrance au travail.
Cet empilement de réformes intervient dans un contexte global de sous-financement et de sous-effectif.
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