Budget CROUS 2024 : les points d’attention du Sgen-CFDT

Des mesures bienvenues mais qui ne suffisent pas à garantir le bon fonctionnement des CROUS

Extrait de l’intervention du Sgen-CFDT au Conseil d’administration du CNOUS du 30 novembre 2023.

La proposition de budget que vous nous soumettez à travers l’ensemble des documents de ce CA nous montre une nette augmentation de ce dernier qui semblerait prendre en considération la forte augmentation de notre activité enregistrée depuis l’après COVID, surtout en restauration, après les décisions gouvernementales pour faire bénéficier le plus grand nombre d’étudiant.es d’un repas à caractère social.

Les mesures RH que le Sgen-CFDT demande depuis longtemps sont enfin d’actualité avec la revalorisation de notre dispositif d’emploi national pour faire face à ce regain d’activité.

En effet, l’ensemble des dépenses supplémentaires dans le cadre des enveloppes de dépenses de personnel, du fonctionnement du CNOUS et des CROUS semblerait être pris en compte par les subventions pour charge de service public supplémentaires en recettes globalisées.

Les 26 CROUS qui n’avaient plus de marge de manœuvre depuis de nombreuses années verront enfin un accompagnement de leur dispositif d’emploi tant en ETP qu’en masse salariale.
110 ETP ont donc été débloqués dans ce nouveau budget crous amenant le dispositif national de 12724 à 12833 ETP.

Des mesures qui ne suffisent pas à garantir le bon fonctionnement des CROUS

Avant de s’attaquer à nos futures « zones blanches » pour une plus large diffusion de restauration sociale dans le cadre de la loi Lévy soit par une extension des structures de restauration des CROUS soit par les agréments de nouvelles structures collectives soit par une aide financière aux étudiants, le Sgen-CFDT demande de procéder à un ajustement complet des ETP pour assurer la charge de travail actuelle en compensant le manque d’ETP lié à la création de structures et au passage aux 35 heures.

Ce budget 2024 tient compte également d’un certain nombre de nouveautés tel que l’extension de la centrale d’achat pour négocier de meilleurs tarifs.
Cependant les 2/3 de ces tarifs ne permettent pas de rentrer dans le budget «formule sociale » et correspondent plutôt à des tarifs liés à des prestations exceptionnelles. Les chefs de cuisine subissent des contraintes budgétaires différentes d’un CROUS à l’autre avec une différence sur les coûts plateau allant jusqu’à 40 % suivant la capacité financière des CROUS.
Ainsi, pour maintenir une prestation de qualité sur tout le territoire, le coût denrée idéal permettant un accompagnement compensatoire par l’État, ne doit-il pas être fixé par le CNOUS ?

Ce budget tient également compte de la gestion de nouvelles bourses, comme par exemple au CROUS d’Orléans Tours pour le compte de la Région Centre Val de Loire. Nous constatons que sur les 4 ETP qui ont été prévus dans ce CROUS, 3 sont à destination du secteur non marchand (services centraux) alors que le secteur marchand (Restauration et hébergement) connaît de grosses difficultés d’organisation du travail avec des taux d’absentéisme sans précédent ! La nouvelle répartition des effectifs nous interroge.
Ce budget tient compte d’une revalorisation indiciaire des grilles des PO, un des 4 statuts existants dans les CROUS, ce qui permet un lissage les rapprochant des grilles de la fonction publique.
Cependant l’indemnitaire reste toujours inégalitaire entre ces contractuels et les autres statuts.

Le Sgen-CFDT demande une réévaluation de l’ISF des PO pour atteindre les 600 % du taux de base qui sont déjà appliqués dans certains CROUS. On pense qu’un cadrage national réduirait cette inégalité.

Vous l’aurez compris, pour le Sgen-CFDT, si nous voulons redonner un nouveau souffle en matière de motivation chez tous les agents pour être à la hauteur des ambitions du gouvernement,

la réévaluation de ce dispositif doit se poursuivre ; il y va de la santé des personnels, de la qualité du service rendu mais aussi de la crédibilité des œuvres universitaires pour la mission qui lui est confiée.