Intervention de la CFDT au CA du CNOUS du mardi 8 juillet 2025 sur le rapport d’activité de l’année 2024.
Rapport d’activité du réseau des CROUS 2024 : des efforts réalisés…
La CFDT reconnaît les efforts réalisés en 2024 sur plusieurs volets clés :
- La reconnaissance progressive du rôle des agents dans les politiques publiques étudiantes.
- La revalorisation de l’ISF des Dapoous, amorçant une convergence indemnitaire attendue.
- Le lancement de démarches QVCT (qualité de vie et conditions de travail), avec audits flash, comité de pilotage RPS et implication du dialogue social local.
- La désignation de référents de lutte contre les VSS dans tous les Crous, et la diffusion d’un guide réseau structurant.
- La revalorisation du Quotient Familial de l’action sociale.
- Les actions de formation.
La CFDT salue également la montée en puissance des dispositifs de mobilité, de tutorat et de valorisation des métiers. Ces dynamiques contribuent à renforcer le sentiment d’appartenance au service public.
… mais des fragilités structurelles
Toutefois, ces actions ne doivent pas masquer les fragilités structurelles, que la CFDT ne cesse de dénoncer comme :
- Les inégalités de rémunération persistantes entre les Crous malgré les promesses d’harmonisation actées au projet de réseau. Les CDD sur postes pérennes et les CDI ne perçoivent toujours pas l’indemnitaire des titulaires.
- La pénibilité insuffisamment reconnue, notamment pour les agents en restauration, maintenance ou hébergement. Beaucoup de nos agents arrivent en fin de carrière avec de grosses difficultés physiques sans pouvoir bénéficier d’un reclassement faute de postes vacants susceptibles de les accueillir. Beaucoup sont déclarés inaptes à leur poste par usure professionnelle.
- Les sous-effectifs chroniques, exacerbés par les ambitions croissantes portées sur le réseau (logement, transition écologique, réforme des aides, repas à 1€, nouvelles structures). On doit souligner ici l’extrême fragilité financière des CROUS qui ne peuvent plus consommer leur dispositif d’emplois.
- Le transfert de la masse salariale des CROUS à leur budget de fonctionnement insuffisamment doté dégradant les conditions de travail.
- Des carrières peu attractives avec des perspectives d’évolution insuffisantes, notamment pour les agents de catégorie C. Peut-on accepter que des agents de services finissent leur carrière au bout de 43 années de service au même grade sans avoir pu évoluer ?
- La mise en place de RenoiRH en janvier 2026 à moyens constants alors même que des difficultés existent dans les services centraux avec un turn-over important. Les collègues administratifs devront être accompagné·es et écouté·es dans le cadre d’un dialogue professionnel exigeant pour anticiper des évolutions de l’organisation du travail pour faire face aux difficultés que RenoiRH va engendrer. Il est indispensable de prendre attache auprès de la DGRH pour les prendre en compte et mettre en place des actions de prévention.
Les revendications de la CFDT
Face à ces constats, la CFDT réaffirme ses priorités :
1. La convergence indemnitaire réelle entre les Crous et la reconnaissance des responsabilités exercées dans tous les métiers. Là aussi, le manque de personnel a favorisé la polyvalence dans les services sans qu’elle soit reconnue. Les agents ont vu leur fiche de poste évoluer sans pour autant bénéficier d’une reconnaissance. Il est urgent de procéder à une nouvelle vague de requalifications des métiers comme en 2015.
2. Un plan pluriannuel de résorption de la précarité des contractuel·les. Nous avons depuis 2019 la possibilité de recruter des contractuels sur des postes pérennes. Beaucoup d’entre eux qui ont plus de 3 ans d’ancienneté attendent d’être CDIsé·es pour subvenir à leurs besoins matériels. La CFDT demande la titularisation des contractuel·les à partir du moment où elles ou ils mettent en œuvre les compétences professionnelles attendues.
3. Des moyens humains renforcés pour permettre la mise en œuvre des politiques publiques sans dégradation des conditions de travail.
4. La revalorisation des bas salaires, en particulier dans les filières techniques et logistiques.
5. Un suivi concret et contraignant des plans QVCT, avec indicateurs de résultats partagés avec les représentant·es du personnel.
6. Une offre de formation renforcée et égalitaire, dans le cadre d’un droit individuel à la montée en compétences sur l’ensemble du territoire.
7. Une égalité professionnelle réelle, notamment par l’application stricte du décret du 5 décembre 2023 sur les écarts de rémunération femmes/hommes.
8. Un véritable dispositif de signalement et en particulier sur la composition de la cellule de veille et de recueil des signalements qui ne devrait n’être constituée que de personnes formées à l’écoute et à l’analyse de situation de VSS. Les personnels RH et la direction n’ont pas à y être ; ils interviennent ensuite lors de la procédure administrative : enquête, protection fonctionnelle etc.
La CFDT reste pleinement mobilisée pour porter la voix des agents dans toutes les instances, locales et nationales. Si des fondations ont été posées en 2024, il est temps maintenant de transformer l’essai en garantissant plus de justice sociale, de reconnaissance et de moyens pour les personnels.
C’est à cette condition que l’ambition du service public étudiant pourra être durablement portée par des agents motivé·es, respecté·es, et fier·es de leur mission.
Les élu·es CFDT au CA du CNOUS