Le 7 mars, une France à l’arrêt

Depuis le 19 janvier, la mobilisation contre la réforme des retraites ne cesse de gagner du terrain. Manifestation après manifestation, les Français ont massivement et pacifiquement signifié leur rejet d’un projet de loi profondément injuste et totalement éloigné de la réalité du monde du travail. N’en déplaise au président de la République, qui n’est plus à une provocation près, il ne s’agit en aucun cas d’une réforme de bon sens mais bien d’une réforme ni faite ni à faire.

L’heure n’est plus à démontrer à quel point le report de l’âge de départ à 64 ans fait peser sur les personnes ayant commencé à travailler tôt l’essentiel des efforts, l’heure n’est plus à expliquer pourquoi les femmes qui ont eu des enfants sont perdantes. Les quelques semaines qui viennent de s’écouler ont permis de faire œuvre de pédagogie et gagner la bataille de l’opinion. Même le petit coup de pouce sur le minimum contributif, les fameux 1 200 euros, se révèle en dessous des attentes.

Alors que le texte arrive au Sénat après un passage calamiteux à l’Assemblée nationale, il est temps d’amplifier la mobilisation, de passer à la vitesse supérieure. Dans cette optique, l’intersyndicale appelle à mettre la France à l’arrêt le mardi 7 mars. Le temps d’une journée, tous les Français sont encouragés à se mobiliser, à participer à tous les débrayages, mais surtout à se rendre aux manifestations en famille, entre amis et collègues.

Le nombre de manifestants comptabilisé le soir du 7 mars sera en effet déterminant pour la suite. Cette journée doit être la plus importante – plus que le 31 janvier, qui était déjà la plus grosse mobilisation des trente dernières années. Il reste encore une semaine pour réussir ce pari. Un bien beau défi que je sais à la portée des militants, adhérents et sympathisants CFDT.