Sciences Po Grenoble : non aux menaces et attaques injurieuses

Le Sgen-CFDT est aux côtés des personnels de l'IEP Grenoble.

Le SGEN-CFDT dénonce le climat délétère qui s’est installé suite aux événements récents et condamne l’ensemble des menaces et attaques injurieuses adressées à des membres de la communauté universitaire, notamment sur les réseaux sociaux.
Les chercheur.e.s, enseignant.e.s et enseignant.e.s-chercheur.e.s doivent pouvoir mener leurs missions d’enseignement, de recherche et d’innovation sans pression quelconque, dans le respect de la liberté académique et de celle d’autrui. Des voies de recours existent au sein de nos institutions pour traiter les comportements inappropriés relatifs aux activités d’enseignement et de recherche. L’injure publique et la diffamation n’y ont pas leur place. Nous défendons la liberté académique et ce qui la fonde : la tolérance et l’objectivité.

Nous retranscrivons le texte coécrit par l’ensemble des enseignant.e.s et enseignant.e.s-chercheur.e.s de Sciences Po Grenoble réuni.e.s en assemblée générale le lundi 8 mars 2021.

Jeudi 4 mars 2021, les noms de deux enseignants de notre institut, Sciences Po Grenoble, ont été affichés publiquement lors d’un collage sauvage comportant des propos injurieux, puis diffusés largement sur Internet. Au cours du week-end, d’autres noms de collègues ont été divulgués dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Nous condamnons fortement et fermement ces actions dangereuses pour nos collègues, notre institut et notre démocratie. Des vies sont aujourd’hui en danger et c’est intolérable. Nous affirmons notre confiance dans les instances compétentes pour établir les responsabilités de chacun.

L’indépendance et la liberté d’expression des enseignant.e.s, des enseignant.e.s- chercheur.e.s, des chercheur.e.s et des étudiant.e.s sont des principes fondateurs pour nous. L’Université est un lieu où toutes les expressions sont légitimes, tant qu’elles restent dans les limites fixées par la loi. Ce pluralisme est nécessaire. Mais nous rappelons que les discussions et les débats doivent se tenir dans le respect de principes auxquels toutes et tous, étudiant.e.s comme enseignant.e.s, doivent se conformer. Cela signifie respecter le cadre légal, évidemment, mais aussi les principes de modération, de respect mutuel, de tolérance et de laïcité, ainsi que le devoir de réserve. Ces principes ont toujours été et resteront notre ligne directrice.

Nous en appelons aujourd’hui à l’apaisement. Nous réaffirmons notre confiance dans la Direction de notre institut pour mener à bien les actions qui nous permettront de sortir de cette crise par le haut. Celle-ci témoigne de l’existence de conflits et de controverses qui dépassent la simple échelle de Sciences Po Grenoble. Nous saurons prendre toute notre part dans leur résolution et leur éclairage scientifique.

A lire également, le communiqué national « Plus que jamais un ministre de l’ESRI se doit de défendre les libertés académiques ».