Bilan et revendications du Sgen-CFDT à l’occasion des élections aux Présidences de l’UGA et de la COMUE

Le Sgen-CFDT apporte un soutien critique aux transformations mises en œuvre dans nos établissements. Nous vous présentons ici quelques éléments de bilan et nos revendications au niveau de la COMUE UGA, de l'université fusionnée UGA et du projet d'« université intégrée ».

Elections de Lise Dumasy à la présidence de la COMUE UGA et de Patrick Levy à la présidence de l’UGA

Comme cela avait été annoncé lors des élections de 2015, les présidents de la COMUE UGA et de l’UGA se sont mutuellement passés les rênes de leurs établissements respectifs.

Lors du CA de l’UGA et de celui de la COMUE UGA, le SGEN-CFDT a apporté un soutien critique aux nouvelles équipes et rappelé les points de vigilance du SGEN-CFDT.

Patrick Levy a été élu à la présidence de l’UGA (35 votants, 1 ne prend pas part au vote, 26 pour, dont 3 SGEN-CFDT, 5 abstentions, 4 contre) et Lise Dumasy à la présidence de la COMUE UGA (40 votants, 32 voix pour dont 3 SGEN-CFDT, et 8 blancs ou nuls). Les équipes de vice-présidence sont restées inchangées.

Nous avions rappelé nos demandes lors de rencontres que le SGEN-CFDT a eu avec Lise Dumasy, Patrick Lévy et le délégué régional du CNRS Alpes. Ces rencontres ont été l’occasion de faire un bilan des restructurations en cours et de commenter les professions de foi des deux candidats. Ci dessous quelques éléments de bilan et revendications sur ces trois dossiers.

COMUE UGA

La mise en place de la COMUE, avec un CA et un CAC où les membres élus sont majoritaires, a constitué une rupture par rapport au fonctionnement précédent (la confédération d’établissements nommé « PRES ») en termes de fonctionnement collégial et participation des représentants des personnels dans des instances inter-établissements. La commission permanente et la commission finances du CA de la COMUE, les deux commissions recherche et formation associées au CAC (obtenues suite aux demandes entre autres du SGEN-CFDT) permettent souvent un travail en amont, notamment sur certains dossiers IDEX. Cela permet la mise en place d’un vrai travail inter-établissements où les élus peuvent avoir toute leur place.

Les pôles de recherche sont maintenant mieux ancrés dans le paysage de la COMUE et prennent leur place dans son fonctionnement grâce aux conseils de pôles.

Mais la mise en place des instances ne suffit pas : il faut que les nouvelles équipes se donnent les moyens pour que de véritable débat stratégiques et contradictoires puissent avoir lieu, avec une préparation en amont qui permette un positionnement des élus. La collégialité des pôles de recherche et leur interaction avec les personnels et les composantes doivent être également significativement améliorées.

Deux groupes de travail inter-CT sont en place, suite à nos demandes répétées (voir ci-après): l’un sur le CAESUG et l’autre sur les CDD sur projets.

Si le bilan est globalement positif, il reste de nombreux points à améliorer.

Tout d’abord, autour de l’IDEX et de sa structure de pilotage qui est déconnectée des conseils, même si nous avons obtenu quelques avancées dans ce domaine avec une présentation régulière devant le CA et le CAC de la COMUE. Nous demandons à ce que les conseils soient étroitement impliqués en amont des décisions prises par le comité de pilotage de l’IDEX.

De même, nous avons régulièrement critiqué la répartition de moyens uniquement sur la base d’appel à projets autour des moyens IDEX. Nous sommes convaincus, par exemple, que l’on peut promouvoir l’interdisciplinarité sans forcément recourir à des appels à projets. De la même manière, des appels à projet autour de la formation alors que la plupart des filières sont en tension ne sont pas pertinents.

Enfin, un vrai travail stratégique associant les élus nécessite des réunions du CA et du CAC plus fréquentes.

Université fusionnée UGA

La trajectoire récente de l’UGA montre des points positifs pour les personnels : un alignement vers le mieux disant en termes de conditions d’emploi ; des concertations dans les conseils et groupes de travail sur de nombreux sujets, au cours desquelles les représentants des personnels ont pu être entendus ; un dialogue social plutôt positif. L’engagement sur le plan étudiant parait également aller dans le bon sens.

Mais demeurent des points négatifs, en particulier une insuffisante prise en compte des personnels dans les transformations et de trop rares délégations des prises de décision vers les composantes. De vrais débats de fond sur les orientations prises, sur le Plan de Retour à l’Equilibre notamment, sur la stratégie en général font défaut. Enfin, les effets de la fusion se font encore fortement sentir avec des personnels sous tension. Nous pensons que trop de centralisme et de technocratie bureaucratique conduisent à des ralentissements et à des dysfonctionnements, ainsi qu’à des difficultés pouvant aller jusqu’à la souffrance au travail pour de trop nombreux personnels – toutes catégories confondues – dans la réalisation de leurs missions.

À lire aussi : déclaration de vos élus Sgen-CFDT au CA de l’UGA

Vers l’université intégrée

Un des dossiers majeurs à venir est la mise en place d’une « université intégrée » à l’horizon 2020 et dont les présidents des établissements devraient présenter les premiers contours fin janvier 2018, ouvrant une large concertation jusqu’à fin 2018. Cette  université intégrée regroupant composantes universitaires et écoles (UGA, Grenoble INP, IEP et ENSAG), en fort lien avec les organismes de recherche (en particulier CNRS, INRIA, CEA), sera le dossier central des deux prochaines années. Si l’IDEX est la motivation des établissements pour cette nouvelle étape dans la transformation du site, il n’en est pas moins indispensable que ce projet réponde à une vision claire de nos objectifs sur les missions d’enseignement supérieur et de recherche. Le Sgen-CFDT y voit également l’opportunité d’avancer sur la sécurisation des parcours professionnels et sur une harmonisation des conditions d’emploi alignée sur le mieux-disant.

Si le SGEN-CFDT est favorable à la perspective d’une université intégrée permettant en particulier une meilleure intégration des établissements UGA, Grenoble INP, IEP, ENSAG et organismes de recherche, nous serons très vigilants sur la méthode de travail et sur le contenu de cet établissement.

Comme nous l’avons rappelé à de nombreuses reprises, nous souhaitons tout d’abord une large information et implication de tous les personnels, à tous les niveaux. L’association du plus grand nombre de personnels et de leurs représentants à des concertations est indispensable. L’enjeu est la prise en compte concrète des attentes et des propositions faites à partir du terrain.

Nous demandons en particulier à ce que le calendrier de travail, les descriptifs des groupes de travail qui seront mis en place, leur périmètre de proposition, les listes de personnes y participant, les conclusions intermédiaires soient affichés sur le site intranet de la COMUE et de ceux des établissements membres.

Nous avons à ce sujet rappelé au délégué régional du CNRS notre demande récurrente de la mise en place d’une structure consultative régionale, à même de mieux intégrer les attentes des personnels du CNRS et permettant de consulter leurs représentants en amont. La quasi absence de concertation du CNRS avec ses personnels sur ce sujet est inadmissible.

Sur le fond, pour le SGEN-CFDT, l’Université Intégrée devra avoir une politique sociale ambitieuse, une subsidiarité soigneusement calibrée et intégrer dans sa gouvernance le pilotage de l’IDEX.

Cette nouvelle structure doit s’appuyer sur un bilan partagé de la situation actuelle et aussi prendre en compte les structures déjà existantes sur le territoire français, en en faisant une analyse critique.

Le SGEN-CFDT s’engagera en toute transparence, comme il l’a toujours fait, afin que les transformations se fassent pour le bénéfice de tous les personnels, quel que soit leur établissement d’appartenance et quelle que soit leur catégorie.