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Revendiquer un financement des filières non sélectives à la même hauteur que celui des filières sélectives
Le Sgen‑CFDT et la FAGE proposent à la communauté universitaire de se mobiliser dans l’unité pour revendiquer un financement des filières non sélectives à la même hauteur que celui des filières sélectives. Car tous les jeunes ont droit à la même considération. Ils ont à nos yeux autant de valeur quelle que soit leur origine sociale.
Le 1er février, certaines organisations syndicales appellent à une mobilisation contre la réforme de l’accès au premier cycle de l’enseignement supérieur. Or, la sélection par manque de place, qui se matérialisait notamment par le tirage au sort, est bien antérieure à la réforme en cours.
La création de places supplémentaires (22000 pour la rentrée 2018), si elle est indispensable, n’est pas suffisante. Car à elle seule, sans dispositifs d’accompagnement spécifiques, elle ne permet pas de faire réussir toutes les étudiantes et tous les étudiants. En introduisant un droit à l’accompagnement pour les jeunes les plus éloignés des codes universitaires, qui sont majoritairement issus des familles populaires, le projet de loi permettra de donner plus à celles et ceux qui ont moins. C’est l’entrée du principe de l’éducation prioritaire, dans l’enseignement supérieur, défendu par la FAGE et le Sgen‑CFDT. Ainsi chaque jeune sera en droit d’obtenir un accompagnement gratuit, dont la qualité sera assurée par l’établissement, pour le conduire vers la réussite, quelle que soit son origine sociale, sans avoir à payer de coûteux cours de soutien via des officines privées.
En introduisant des quotas de bacheliers boursiers dans les filières sélectives (y compris dans les CPGE), le projet de loi permet à des jeunes issus de familles populaires d’accéder à des filières qui sont très largement « trustées » par les enfants des familles de cadres. Les chiffres sont impitoyables. Et ils ne sont pas objectivables par les simples résultats scolaires.
En introduisant de la transparence sur les procédures de sélection des dossiers dans les filières sélectives y compris celles des universités, la réforme garantit un droit à l’information des candidats. Il nous semble de nature à lutter contre les discriminations dont celles liées aux stéréotypes, par exemple sur les familles les plus précaires (cf. entre autres, les travaux de ATD Quart Monde). Nous avons tous en tête les statistiques sur les origines sociales des étudiant.e.s en fonction des filières de formation. Nous avons aussi tous en tête les travaux scientifiques menés autour de la discrimination dont sont victimes les jeunes issus des familles populaires en matière d’orientation, à compétences égales avec des jeunes de familles de cadres moyens ou supérieurs.
La lettre complète adressée aux organisations syndicales et étudiantes appelant à la mobilisation du 1er février ci-dessous.
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